Simple surenchère ou véritable offensive informatique ? Hugo Chavez, le président du Vénézuela, annonce la création d’une entreprise d’état qui devrait prochainement vendre des PC de bureau vénézueliens à bas prix.
L’ordinateur en question portera le nom de «Simon Bolivar», le héros de l’indépendance du Vénézuela, mais aussi le chantre des indépendances en Amérique du Sud au dix-neuvième siècle. Afin de produire ces ordinateurs, le Vénézuela annonce un accord de coentreprise (joint venture) avec une entreprise chinoise. Le Vénézuela investirait 6,26 millions de dollars dans l’aventure, et promet de produire 80 000 PC par an. À terme, des PC portables et des téléphones mobiles devraient également être fabriqués.
S'opposer aux États-Unis ?
Pour Hugo Chavez, cette production nationale devrait permettre de lutter contre les prix trop élevés, selon lui, des ordinateurs de marque. Dans un contexte géopolitique tendu entre les États-Unis et le Vénézuela, cette annonce paraît surtout tenir de la volonté du pays d'Amérique du Sud d’afficher son indépendance face aux Américains en terme de produits technologiques.
Par ailleurs, les annonces d’élaboration de produits informatiques à bas prix se multiplient de par le monde (ordinateur à 100 dollars du MIT, ordinateurs dédiés au marché rural en Inde chez Intel, etc.). Toutefois, le succès de ce type d’opération dépendra pour l’essentiel de la capacité à assurer la maintenance des ordinateurs dans des pays à l’économie souvent déstructurée. Si cette tendance lourde porte un jour ses fruits, on pourrait assister à une réelle croissance de l’informatique dans les pays émergeants.